Bon, Monster, ça marche. Enfin, ça inonde...
20 contacts en 3 jours, 3 entretiens posés et 2 possibles encore en cours... Ca désoriente un peu. Mais le gros avantage, c'est que maintenant, j'ai cerné le monde de la SSII : un banc de requins aux méthodes souvent douteuses, à la déontologie inexistante et dont la moralité est inversement proportionnelle aux salaires proposés. Toutes ne sont pas comme ça, mais il est dur de trier le bon grain de l'ivraie, même en entretien. Ces jours-ci, je me nourris littéralement de forums de feedbacks sur les entreprises de ce domaine d'activité, et ça défonce sévère. Si j'ai le temps, je ferai une récap' dans un article recensant tous les coups foireux qu'on peut espérer et ce, avant même d'être embauché. Y'a du level !

Maintenant que je commence à appréhender les SSII, plusieurs questions m'assaillent :
  • Le salaire
  • Vu que j'ai une formation pas super courante, j'ai du mal à me situer côté rémunération. Ce point s'améliore au fur et à mesure que je me renseigne, mais c'est pas évident. De plus, la façon dont on est payé varie énormément d'une SSII à l'autre, avec des histoires de fixe, de variable, de packages, de prime diverses, de 13ème mois, d'intéressement, de RTT, de frais de déplacement, de tickets restau... J'entrave rien. J'hallucine de voir à quel point on n'est pas formés là-dessus. J'y reviendrai.

  • Mon positionnement
  • Sur les feedbacks que je lis, énormément de gens sont soit des techniciens (Bac+2, +3) avec expérience, soit de jeunes diplômés (Bac+5) d'écoles d'ingé situées dans les groupes B et C (c'est-à-dire, après les 15 premières). Très souvent, ce sont des profils-types, sans expérience ni formation particulière. De ce fait, je devrais me situer au-dessus d'eux, mais c'est pas facile à évaluer...

  • Le choix de la carrière
  • Ce qui est très pénible avec les SSII qui me contactent, c'est que la mission n'est jamais précisée avant l'entretien : tout est super vague, centré sur leur domaine d'activité. J'en déduis donc qu'on me recrute sur profil (normal vu que je ne serai dispo que dans 2 mois), mais bon, dur de s'engager comme ça. En plus, je me disais que la SSII allait être un passage obligé vu mon peu d'expérience (je vais sortir du système scolaire sans stage de fin d'étude), mais je viens récemment de me rendre compte que ce n'était pas forcément le cas...

  • Alternatives aux SSII
  • Jusqu'ici je n'en vois que deux : les entreprises "normale", genre les clients des SSII (Sociétés du CAC40, du SBF120, non cotées en Bourse, PME/PMI, etc.) et les cabinets d'audit. Pour les société "normales", il faut que je me lance dans une recherche "active" pour avoir une vision du marché et ça s'annonce long et fastidieux. Je compte attaquer ça Vendredi si tout va bien. Pour les cabinets d'audit, c'est pas facile. Les Big Four (Dtt, E&Y, KPMG, PWC) sont assez élitistes, leur ambiance n'est pas forcément au top et ça sent le carriérisme à plein nez... Je suis tombé par hasard sur d'autres cabinets qui suivent les B4 et l'ambiance y a l'air plus sympa, avec une meilleure rémunération (selon les feedbacks), un peu comme pour les SSII finalement : plus petites et en province, on gagne plus dans une meilleure ambiance (toujours selon les feedbacks).

  • Le contrat
  • Ca aussi, c'est un question bien pénible. Pour analyser un contrat, faut avoir fait un an de droit, je vois pas comment autrement. Pour repérer le(s) truc(s) qui foire(nt), il faut avoir l'oeil. Clause de mobilité, de non concurrence, rémunération, avantages,... Et encore une fois, je ne suis pas formé là-dessus. J'ai bien eu des cours de droit des affaires l'année dernière mais ça ne va pas chercher loin. J'avais surnommé le prof "L'Outre à Bière" : Il passait plus de temps en soirée étudiante à draguer les minettes (du haut de ses 55 berges bien tassées) qu'à préparer ses cours, dont il ne me reste pas grand chose... C'est quand même aberrant d'être un élève ingénieur supposé prétendre à 35K€/an minimum et de ne pas savoir du tout comment gérer les contrats en rapport avec les postes accessibles...

  • Le manque de conseil
  • A tout ça s'ajoute le fait que je suis totalement isolé ici : mon responsable à l'école est en arrêt, les profs ici ne connaissent rien à la France, mes parents sont aux abonnés absents (plusieurs jours pour répondre aux emails et plusieurs emails pour obtenir des réponses à des questions simples) et mes potes sont loin de tout ça : ils sont quasiment tous en SSII à faire du dev'. En même temps, j'ai toujours su que l'ambition des élèves n'était pas vraiment ce qui caractérisait le mieux l'école d'où je viens (litote). Que me reste t'il ? J'ai bien un oncle sur MSN presque plus connecté que moi mais je l'ai déjà pas mal sollicité et il ne se connecte qu'au bureau, donc je ne vais pas le déranger tous les jours non plus... J'ai aussi le Net où on trouve tout et n'importe quoi, donc la moindre recherche pointue prend des heures. Ce qui me soule le plus, c'est que mes parents détiennent sûrement une partie des clés (ESSEC et ESCP, ce serait un comble) mais le travail est une valeur taboue à la maison : il faut être bon et bien réussir, mais surtout ne pas en parler. Mess with the best, die like the rest.

Bref, je suis un peu perdu dans tout ça, je ne sais plus trop où regarder. En l'absence de tout repère fixe (les SSII cherchant définitivement à entuber les candidats), je ne suis pas sûr d'être capable de dénicher LE job. Je risque soit de me faire prendre à sec comme beaucoup, soit, ce qui est plus probable, d'envoyer péter une proposition intéressante en pensant qu'il y a arnaque...

De toute façon, je maintiens mon programme de ministre début Août : un max d'entretiens avec des SSII pour tâter le terrain et me remettre dans le bain, en remettant à Septembre toute décision définitive. (Et si je plante quelques SSII, je m'en tape, ce ne sera que pour l'entraînement.)